Nous sommes à nouveau en plein contexte de crise économique avec ce reconfinement de quatre semaines, entraînant une importante baisse du chiffre d’affaires pour certaines des entreprises. Les SCPI professionnelles qui s’appuient sur ces dernières peuvent ainsi connaître une éventuelle baisse de leurs performances.
Rappelons que ces actifs pierre-papier se servent d’une diversité de biens immobiliers pour composer leur patrimoine et produire des revenus locatifs. Si certaines d’entre elles se spécialisent dans l’exploitation d’immeubles résidentiels, d’autres privilégient les immeubles tertiaires, les murs de commerce ou encore les murs d’éducation et de santé pour dynamiser leur parc.
Les SCPI les plus fragilisées
Les SCPI ayant pour locataires les murs de commerces non essentiels sont les plus exposées à des difficultés financières en raison de l’inexistence de recettes ainsi que de la baisse de leur chiffre d’affaires. En cas de faible santé financière, ces locataires pourraient ne pas honorer les loyers des SCPI, d’où une possible chute du rendement également pour les SCPI de commerce.
Les établissements hôteliers étant également dans l’impossibilité d’accueillir les touristes, leurs chiffres d’affaires connaissent un recul considérable, générant de gros risques d’insolvabilité.
Quant aux immeubles tertiaires, le doute plane en ce qui concerne la continuité des baux avec l’adoption généralisée du télétravail. Les entreprises locataires sont solvables certes, en raison du maintien de leurs activités. Cependant, le télétravail pourrait les délester des charges telles que le loyer et l’électricité, ce qui amènerait à étudier l’éventualité de la résiliation des baux.
Or, le confinement ne perdurera pas au-delà de plusieurs mois, de même que le télétravail qui s’étend sur la durée, et qui n’est pas toujours bénéfique du point de vue épanouissement des employés. Les espaces de travail dans ces immeubles tertiaires sont d’ailleurs réorganisés afin de pouvoir accueillir les employés dans des conditions sanitaires satisfaisantes. Cela, en maintenant le télétravail sur une partie de la plage hebdomadaire, le but étant de limiter les risques de contamination par contact physique. En bref, pas de risque de résiliation des baux pour les immeubles tertiaires.
Les SCPI à l’abri de la crise
À l’inverse des cas cités ci-dessus, certaines entreprises locataires ont su tirer profit de la situation : ce sont celles qui sont spécialisées dans le commerce de première nécessité et dans la logistique. Les commerces de nécessité sont par exemple les supermarchés, les entreprises spécialisées dans la livraison à domicile, de même que celles qui proposent des biens et des services destinés au bien-être pendant les périodes de confinement. Ce nouveau mode de vie est en effet à l’origine de nouveaux besoins.
Les SCPI résidentielles sont elles aussi à l’abri de la crise. Bien que subissant une baisse significative de leurs revenus, les ménages perçoivent des aides de l’État afin de subvenir à leurs besoins, et maintiennent par conséquent leur capacité à s’acquitter de leurs loyers. La majorité des ménages enregistrent même un excédent de trésorerie dans la mesure où les dépenses ne vont qu’aux charges prioritaires.
Le rendement des SCPI face au reconfinement
Ce qu’il faut avant tout retenir des SCPI, c’est qu’elles constituent leur patrimoine sur la base de ces typologies d’immobiliers, tous confondus. Les risques sont ainsi amortis. Les collectes quant à elles ont à nouveau repris vers le début du second semestre, les investisseurs ayant été conquis par l’excellente résilience de ces actifs face à la crise. Par conséquent, les SCPI continueront à maintenir un certain niveau de rendement pendant cette période critique et ce, pour la majorité de leurs locataires. Elles continueront également à distribuer des dividendes certes, mais qui pourront éventuellement être revus à la baisse, en fonction de la décision des actionnaires qui sera prise lors de la tenue de l’assemblée générale.